Les fiches de Monsieur Cinéma par Eric :)

23/09/2017 16:14

Nous avons tous, un jour, été confrontés à une publicité pour les fiches cinéma de Pierre Tchernia.

Il s’agissait d’un passage incontournable lors de la lecture du programme TV, laquelle se finissait invariablement par l’examen approfondi de la publicité France Loisirs, et en particulier de la couverture du livre Le couple et l’amour (voir illustration), qui a émoustillé plus d’un marmot.

Dans les années 80, Pierre Tchernia n’était pas encore devenu le faire-valoir du sinistre Arthur : il officiait en prime-time sur Antenne 2 dans l’émission « mardi cinéma », qui débutait par la diffusion d’un film (pas plus trié sur le volet qu’un autre, à vrai dire) et se poursuivait par des jeux et quelques bande-annonces parfois relativement longues.

Cinéphile, Pierre Tchernia l’était indéniablement ; mais sans doute le titre de « monsieur cinéma » était-il un peu démesuré, en cela que Pierre Tchernia n’a jamais été un érudit au sens où Patrick Brion - du Cinéma de minuit - pouvait déjà l’être à l’époque.

En l’occurrence, et pour en revenir à ses fameuses fiches, une chose est certaine : Pierre Tchernia n’en a pas écrit une seule ligne, se contentant de prêter son sympathique visage à la collection.

Une rumeur tendrait à dire que l’auteur des fameuses fiches serait le critique, scénariste et acteur Jean-Claude Romer, bien connu des amateurs de cinéma fantastique. Mais au final, sans doute la rédaction des fiches était-elle le fruit du travail d’une grosse équipe.

Pourquoi des fiches, au fait ? Aujourd’hui, rien que l’idée fait sourire : un clic sur imdb.com, et on obtient une filmographie ultra-complète et remise à jour en permanence.

Dans les années 80, cependant, les choses n’étaient pas aussi simples. La mode des dictionnaires de cinéma (guide des films, dictionnaire des acteurs, etc) date de la toute fin des années 80, et n’a vraiment pris son envol que dans les années 90.

Bref, les fiches de Monsieur Cinéma semblaient être un bon moyen pour se souvenir et apprendre… du moins, en théorie.

Dans les faits (je parle en connaissance de cause, mes parents ayant payé l’abonnement pendant un trop long moment), les fiches finissaient immanquablement par s’éparpiller dans la maison, et l’espèce de boîte de rangement en carton très fragile (celle à qui la publicité se réfère par le terme « superbe coffret reliure ») interdisait une consultation rapide, même avec les « 26 intercalaires ».

25 nouvelles fiches par mois : on est très vite submergé par le nombre ! Pour ma part, à chaque fois que je furette dans la cave de mes parents, à la recherche d’un vieux jouet ou d’un livre, il y a immanquablement un moment où je tombe nez à nez avec une fiche de Monsieur Cinéma… et je repense à cette époque où il était finalement si dur de voir un film en particulier.

Voilà sans doute pourquoi, à défaut de rentrer dans la première Fnac venue et d’acheter le DVD, on aimait garder une trace d’un film grâce à ces fameuses fiches…